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15 avril 2012 7 15 /04 /avril /2012 16:34

"Se revoir à la Saint-Glinglin", manger "à la bonne franquette", faire quelque chose "en catimini", avoir de "tout à gogo" sont autant d'expressions à la fois étranges et en même temps quotidiennes que Robert Escarpit se propose d'expliquer de manière fantaisiste.

En choisissant ce livre, je pensais découvrir la véritable origine de ces expressions communes. Ce fut là pour moi une première déception : même si à l'issue de chacune des histoires l'on perçoit bien le sens de ces locutions, ce n'est pas l'origine réelle qui nous est contée. Le concept aurait pourtant pu être très intéressant, mais ce recueil ne m'a pas plus séduite que cela même si certaines histoires demeurent sympathique comme celle de "Tartempion" dont voici le début :

"La vraie histoire de Tartempion, personne ne la connaît. On parle de lui à tort et à travers. On dit : "Tartempion a fait ceci, Tartempion a fait cela", sans se demander qui il est vraiment et sans chercher à savoir quel homme se cache derrière ce nom.

Moi, j'ai connu Tartempion. Ce qu'il avait de remarquable, c'est qu'il n'avait rien de remarquable. Il y a beaucoup de gens qui sont comme tout le monde, mais Tartempion était plus comme tout le monde que personne. Il ne se distinguait en rien, ni par ses vertus ni par ses défauts. Il était de taille moyenne, avait un nez moyen, des yeux ordinaires et ne possédait aucun signe particulier."

L'ensemble est très facile à lire.

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3 avril 2012 2 03 /04 /avril /2012 10:09

Contes des six trésors - Emmanuelle de Saint Chamas, Benoît de Saint ChamasLes six contes qui composent ce recueil ont tous un point commun : leurs histoires ont toutes un lien plus ou moins étroit avec le Louvre. Mais ce n'est pas la seule chose qui les réunisse. Comme l'indique le titre choisi par Emmanuelle et Benoît de Saint Chamas, il est question de trésors.

Il y a les trésors faits de diamants, d'or, de pierreries et d'argent. Et puis, il y a les autres, peut-être moins matérialistes, mais tout autant, si ce n'est plus précieux. Ce sont ces trésors que le les personnages et le lecteur découvrent à travers Lettres anonymes, L'ascenseur du Bon Bazar, Le coffre-fort, L'étrange boutique du docteur Broc, Les tribulations de Triboulet et la statue de l'ange. Ce livre propose ainsi un voyage merveilleux et fantastique à la découverte de quelques-uns de ces trésors tels que la confiance, l'amitié, l'imagination, l'esprit de famille ou encore celui de l'enfance.

On y découvre la mystérieuse vie nocturne du Louvre avec la concierge Germaine qui se lie d'amitié avec la Joconde. Car, oui! Contrairement à ce que l'on s'imagine, une fois les visiteurs sortis du musée, tout le monde quitte son tableau, les statues s'animent et c'est la fête au musée! On y voit croise un ascenseur magique et une boutique pleine d'objets insolites. On y rencontre un fou qui devient roi et un ange envoyé sur terre pour une étrange mission.
Ces contes mêlent avec succès imagination, merveilleux, réflexion et comique comme le montre cet extrait :

"Dieu était occupé à créer une nouvelle galaxie, à l'autre bout de l'univers quand l'archange Gabriel lui apparut.

Il s'inclina avec un infini respect et psalmodia :

_Honneur et gloire à vous, ô tout-puiss...

_C'est bon, c'est bon, fit Dieu. Si tu me déranges en pleine création, c'est que tu as quelque chose d'important à me dire. Je t'écoute.

_Seigneur tout-puissant, on a un problème avec la terre.

_Quel genre de problème?

_La Bourse. Elle chute.

_Depuis longtemps?

_Non, pas tellement : l'équivalent de quelques dizaines d'années en temps humain.

_Sûrement un coup de cornu. Tu as bien fait de me prévenir. Allons voir ça. 

L'Eternel claqua des doigts et se retrouva au seuil de la Bourse du Ciel, accompagné de Gabriel. Des légions d'anges s'affairaient devant un gigantesque tableau sur lequel on pouvait distinguer quantité de chiffres et de graphiques compliqués.

_Vous voyez, ô divin créateur : toutes les valeurs sont en baisse. Les valeurs traditionnelles sont les plus touchées. La courtoisie, la politesse, la galanterie et le respect ne valent presque plus rien. Quant au marché des bonnes actions, il est en chute libre." 

Et ce n'est pas n'importe quel ange qui va pouvoir résoudre ce problème! Ce n'est ni Raphaël, ni Michel, ni Arkenciel, ni Babel ni Décibel, mais l'ange Javel, celui qui est capable de tout nettoyer...!

Six histoires indépendantes donc, mais toutes réunies par un lien secret!

Il est à noter que ce livre a été récompensé par le Prix Littéraire Européen et le Prix des Incorruptibles.

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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 17:50

En pleine nuit, Mademoiselle de Scudéry se voit remettre un coffret par un mystérieux inconnu : il renferme une parure de bijoux dont la valeur n'a d'égale que la beauté. Il n'en faut pas plus à la vieille femme de lettres de la cour de Louis XIV pour sombrer dans l'inquiétude : en effet, en 1680, on se fait facilement tuer dans la capitale pour un collier ou pour un bracelet...

La plume d'Hoffmann associe, dans ce texte magnifique tiré de ses célèbres Contes, un récit inquiétant à un cadre historique dont l'intérêt est notoire. Bien que cette intrigue policière soit fictive, elle emprunte néanmoins beaucoup d'éléments à la réalité. La plupart des personnages sont en effet des personnages historiquement célèbres. Il en va ainsi de Mlle de Scudéry, de Mme de Maintenon, de Madame de Montespan ou encore de Louis XIV. Au fil de leurs divers déplacements, c'est également l'occasion pour l'auteur de peindre les hauts-lieux du Paris du 17ème. Ce cadre historique rend le roman d'autant plus palpitant. Après avoir évoqué le contexte troublant des affaires d'empoisonnement, Hoffmann  crée un nouveau fléau qui sème la panique dans la ville : le vol des bijoux.

"Tant que le sang des coupables et des suspects coula à flots sur la place de Grève, les empoisonnements devinrent de plus en plus rares; mais bientôt un nouveau fléau vint répandre l'épouvante dans la ville. Une bande de voleurs semblait avoir pris à tâche de s'assurer de la possession de tous les bijoux. A peine achetée, une riche parure disparaissait d'une manière inconcevable, quelque précaution qu'on employât pour la garder. Mais, ce qui était plus effrayant, c'est que quiconque se hasardait à sortit pendant la nuit avec des joyaux, était infailliblement attaqué et souvent assassiné. Ceux qui avaient échappé à ce danger, rapportaient qu'un coup violent les avait renversés, comme un éclat de foudre, et qu'en reprenant leurs sens, ils s'étaient trouvés dépouillés de leurs bijoux, et dans un tout autre lieu que celui où ils avaient été frappés. Les cadavres que l'on trouvait chaque matin dans les rues et même dans les maisons, portaient tous la même blessure, un coup de poignard au coeur, si sûrement dirigé, disaient les médecins, que le blessé avait dû expirer sans proférer une seule plainte."

Hoffmann qui s'intéressait beaucoup aux troubles psychologiques et aux maladies mentales a parfaitement su créer des personnages tourmentés, en proie à des obsessions qui les poussent à commettre l'irréparable. C'est le cas du joaillier Cardillac, qui ne peut plus se séparer des bijoux qu'il crée et tue pour les reprendre. Mais alors pourquoi ce même personnage offre-t-il ses plus belles pièces à Mademoiselle de Scudéry? Avec Cardillac, on retrouve un de ces personnages littéraires qui, comme Jean-Baptiste Grenouille dans Le Parfum, sont à la fois géniaux et abominables...L'histoire est captivante et se lit d'un trait. L'on n'a qu'une envie : percer le mystère et expliquer ce qui frôle l'inexplicable.

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 12:22

Je vous avais présenté il y a peu un ouvrage coup de coeur avec Les Histoires du Lièvre et de la Tortue racontées dans le monde. Ayant beaucoup apprécié cet album, j'ai décidé de plonger cette fois-ci dans la lecture des Histoires des sept corbeaux racontées dans le monde.

Depuis des siècles, les mêmes contes sont racontés dans des régions très éloignées les unes des autres. Parmi la masse énorme de récits collectés par les ethonologues, les chercheurs ont en effet remarqué que certains présentaient de fortes similitudes et pouvaient être comparés. Au-delà des différences liées aux lieux, aux personnages et aux événements, on observe un même schéma narratif principal ainsi qu'une même fonction narrative.
Dans cet album très joliment illustré par Marie Caudry, Fabienne Morel et Gilles Bizouerne nous content, outre le texte original des frères Grimm, six versions des septs corbeaux. On voyage alors tour à tour en Vendée, en Norvège, en Italie, au Canada, au Maroc, en Géorgie et en Allemagne... Il est également à noter que ces différents récits sont suivis d'une postface de Nicole Belmont qui nous éclaire sur les symboles de ce conte dont le titre international est "La petite fille qui cherche ses frères".

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 17:13

Quand on dit Le Lièvre et la Tortue, on pense Jean de La Fontaine. Mais c'est là bien trop réducteur! L'on sait bien que ce célèbre fabuliste du XVIIème siècle s'est largement inspiré d'Esope et de Phèdre, auteurs grec et latin de l'Antiquité, et que la plupart de ses fables ne sont que réécritures (sans insinuation péjorative).

Depuis des siècles, les mêmes histoires sont racontées dans des régions très éloignées les unes des autres. Si les personnages et les lieux varient, le sens profond du conte est le même.

C'est ainsi que Fabienne Morel et Gilles Bizouerne, après avoir rapporté la plus vieille version écrite, celle d'Esope, ont décidé de conter différentes versions du Lièvre et la Tortue. Se succèdent alors une version bretonne, une version tibetaine, une version mexicaine, une version roumaine et une version indienne, toutes illustrées par Vanessa Hié.

Dans chacun de ces récits populaires, deux animaux de force très inégale décident de s'affronter à la course. Celui qui a priori n'a aucune chance de l'emporter recourt à la ruse... et de fait gagne!

Certaines ruses prêtent plus à rire que d'autres. Ainsi en va-t-il de celle mise en place par l'escargot dans la version bretonne qui, pour duper le renard, place son frère qui lui ressemble sur la ligne d'arrivée et gagne la course à force de faire courir le renard!
Ce livre est pour moi un véritable coup de coeur! J'ai d'abord été charmée par la couverture et par les illustrations en le feuilletant lors du Salon du Livre de Chaumont. Les contes sont tous aussi savoureux les uns que les autres. Je compte bien poursuivre ces "tours du monde d'un conte" avec Fabienne Morel et Gilles Bouzerne!

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11 octobre 2011 2 11 /10 /octobre /2011 20:40

De tempérament romantique, mais également influencé par la méthode scientifique -- rappelons qu'il a grandi dans un milieu médical --, Flaubert formule le dualisme de sa personnalité dans une lettre à Louise Colet : "Il y a en moi, littérairement parlant, deux bonhommes distincts : un qui est épris de gueulades, de lyrisme, de grands vols d'aigle [...]; un autre qui fouille et creuse le vrai tant qu'il peut."
C'est cette première inclination que l'on retrouve dans La Légende de Saint Julien l'hospitalier et Hérodias. Les évocations violentes abondent en effet dans les deux récits entre les carnages commis par Julien et la danse sanglante et meutrière de Salomé.
Avec La Légende de Saint Julien l'hospitalier surgit un univers légendaire aux couleurs presque irréelles. Dès son enfance, Julien a le goût du sang, du massacre, du carnage : il tue par plaisir tous les animaux qui se trouvent sur son passage. Mais, un jour, un cerf, avant de mourir, lui répète trois fois : "Maudit! maudit! maudit! Un jour, coeur féroce, tu assassineras ton père et ta mère!" Bouleversé et perturbé par la révélation du cerf, Julien quitte subitement le château de ses parents et décide de ne plus jamais chasser par crainte de tuer ses parents. Cependant, tout comme Oedipe, il ne parviendra pas à échapper à son destin...
Un coeur simple se rapproche plus des oeuvres majeures de Flaubert de par le style et le thème. Il s'agit d'un conte de l'échec dans lequel l'auteur révèle sa vision pessimiste de la vie. Comme Bouvard et Pécuchet, Félicité est un archétype de la bêtise et fait rire le lecteur à ses dépens. Au service de Madame Aubin, cette vieille servante menait une vie paisible et simple jusqu'au jour où elle hérite d'un perroquet dont elle s'entiche! Alors, dans cette existence en demi-teintes, l'amour devient divin : Félicité finit par voir en son perroquet le Saint-Esprit lui-même...!

J'ai de loin préféré la lecture d'Un coeur simple : grâce à l'esthétique flaubertienne, un personnage bête dont la vie est a priori sans intérêt, devient intéressante. La lecture d'Herodias m'a au contraire parue quelque peu ardue, car faisant appel à beaucoup de références historiques et culturelles.

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