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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 17:50

En pleine nuit, Mademoiselle de Scudéry se voit remettre un coffret par un mystérieux inconnu : il renferme une parure de bijoux dont la valeur n'a d'égale que la beauté. Il n'en faut pas plus à la vieille femme de lettres de la cour de Louis XIV pour sombrer dans l'inquiétude : en effet, en 1680, on se fait facilement tuer dans la capitale pour un collier ou pour un bracelet...

La plume d'Hoffmann associe, dans ce texte magnifique tiré de ses célèbres Contes, un récit inquiétant à un cadre historique dont l'intérêt est notoire. Bien que cette intrigue policière soit fictive, elle emprunte néanmoins beaucoup d'éléments à la réalité. La plupart des personnages sont en effet des personnages historiquement célèbres. Il en va ainsi de Mlle de Scudéry, de Mme de Maintenon, de Madame de Montespan ou encore de Louis XIV. Au fil de leurs divers déplacements, c'est également l'occasion pour l'auteur de peindre les hauts-lieux du Paris du 17ème. Ce cadre historique rend le roman d'autant plus palpitant. Après avoir évoqué le contexte troublant des affaires d'empoisonnement, Hoffmann  crée un nouveau fléau qui sème la panique dans la ville : le vol des bijoux.

"Tant que le sang des coupables et des suspects coula à flots sur la place de Grève, les empoisonnements devinrent de plus en plus rares; mais bientôt un nouveau fléau vint répandre l'épouvante dans la ville. Une bande de voleurs semblait avoir pris à tâche de s'assurer de la possession de tous les bijoux. A peine achetée, une riche parure disparaissait d'une manière inconcevable, quelque précaution qu'on employât pour la garder. Mais, ce qui était plus effrayant, c'est que quiconque se hasardait à sortit pendant la nuit avec des joyaux, était infailliblement attaqué et souvent assassiné. Ceux qui avaient échappé à ce danger, rapportaient qu'un coup violent les avait renversés, comme un éclat de foudre, et qu'en reprenant leurs sens, ils s'étaient trouvés dépouillés de leurs bijoux, et dans un tout autre lieu que celui où ils avaient été frappés. Les cadavres que l'on trouvait chaque matin dans les rues et même dans les maisons, portaient tous la même blessure, un coup de poignard au coeur, si sûrement dirigé, disaient les médecins, que le blessé avait dû expirer sans proférer une seule plainte."

Hoffmann qui s'intéressait beaucoup aux troubles psychologiques et aux maladies mentales a parfaitement su créer des personnages tourmentés, en proie à des obsessions qui les poussent à commettre l'irréparable. C'est le cas du joaillier Cardillac, qui ne peut plus se séparer des bijoux qu'il crée et tue pour les reprendre. Mais alors pourquoi ce même personnage offre-t-il ses plus belles pièces à Mademoiselle de Scudéry? Avec Cardillac, on retrouve un de ces personnages littéraires qui, comme Jean-Baptiste Grenouille dans Le Parfum, sont à la fois géniaux et abominables...L'histoire est captivante et se lit d'un trait. L'on n'a qu'une envie : percer le mystère et expliquer ce qui frôle l'inexplicable.

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commentaires

L
La première fois que je l'ai lue, cette nouvelle m'a fait peur (bon j'avais 13ans), je l'ai relue il y a quelques temps et j'ai retrouvé les mêmes frissons. A lire, absolument!!!!
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B
<br /> <br /> Elle est géniale! Il y a une telle imbrication de la réalité et de la fiction que j'ai été obligée de faire des recherches sur internet pour dissocier le vrai du faux!!!<br /> <br /> <br /> <br />

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