Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 décembre 2011 1 26 /12 /décembre /2011 13:40

Retards, absences, embrouilles entre élèves, difficultés scolaires, contestations de notes... autant d'occasions pour les parents d'écrire au professeur. Patrice Romain a recueilli durant vingt ans ces mots drôles, émouvants, pleins de bonne ou de mauvaise foi. Au-delà du sourire, ces billets sont également le reflet d'une société, de sa culture et des éternels quiproquos entre parents et enseignants.
Délicate attention pour moi sous le sapin, ce livre m'a fait beaucoup rire. J'ai très vite dévoré ces cent vingt-cinq pages, tant les écrits sont surprenants. Les mots sont présentés dans leur orthographe originelle, sans correction ni modification de la part de l'auteur. Dès lors, comment ne pas rire lorsque certains parents s'évertuent à faire de belles phrases et que cela tourne à la catastrophe syntaxique, orthographique et lexicale ? Du mot d'excuse "bidon" au mot méprisant et condescendant, on trouve de tout! Patrice Romain a d'ailleurs classé ces différentes correspondances en quinze rubriques : les tensions entre élèves, les poux, les absences, les retards, les contestations diverses, les contestations de notes, les certificats médicaux, les tensions maître-élève, les difficultés scolaires, les confidences personnelles, les oeuvres épistolaires, les menaces, les demandes diverses, les parents au quotidien et pour terminer, les remerciements. Et voici, pour illustrer la saveur de ce recueil, quatre mots (avec les fautes bien sûr!) qui m'ont particulièrement amusée en commençant par une justification d'absence :

"Monsieur,
Je m'escuse pour le retard a Tony, mais on a fait la fête hier avec la victoire de l'OM. Vous qui aimé le foot vous devez comprendre.
Sur ce bon courage pour se matin. Moi je retourne me couché."

Les parents n'hésitent pas non plus à se livrer à des confidences personnelles :

"Madame,
Je vous écrit ces quelques phrases en toute confidentialité (c'est pour ça que l'enveloppe était scotché) pour vous dire qu'en ce moment à la maison c'est chaud bouillant car mon mari est un monstre assoifé de sexe qui saute sur tout ce qui bouge. Notre fils en subit évidemment les conséquences et ne travaille plus en classe. Ne vous en faite pas, quand je l'aurai dégagé, il ira chez ses pétasses et tout ira mieux pour Yannn.

Merci de votre discrétion.

Pour les deux derniers mots que je citerai, je puiserai dans la catégorie "menaces". Les parents n'ont peur de rien :

"Madame,
Je vous remercie de m'informer que ma fille ne cesse, paraît-il de bavarder en classe (alors qu'à la maison elle est quasiment muette, comme c'est bizarre).

Sans doute me remercierez-vous à votre tour lorsque je vous aurais informée que mon mari pratique la même activité culturelle que votre inspecteur.

Salutations distinguées."

"Monsieur,
Je vous informe aimablement que je vous ai vu et entendu cette nuit. Rassurez vous, je suis muet comme une tombe, mais pensez-y à l'avenir avant de sanctionner mon fils..."
En espérant n'avoir oublié de restituer aucune faute, bonne lecture!

 

Partager cet article
Repost0
16 décembre 2011 5 16 /12 /décembre /2011 21:22

 

Made in aquarium est une création de Sébastien Naert (auteur/illustrateur) et de Thierry Moral (conteur). Elle se présente comme un récit hors-norme à mi-chemin entre le livre illustré et la bande dessinée. C’est un album à l’univers graphique foisonnant, dans lequel on nous raconte la quête drôle et impossible d’une bande de céphalopodes voulant quitter leur aquarium/ Ils pensent comme beaucoup de leurs congénères que « l’algue est plus verte ailleurs ! »

 

Avant d’ouvrir ce livre, nous plongeons – au sens propre comme au sens figuré – dans cet étrange aquarium. Aux éditions Téètras Magic, chaque livre est réalisé à la main pour s’approcher de l’idée du livre unique. La couverture de Made in aquarium est de fait très travaillée et très originale : un des héros de l’histoire en feutrine et détachable nous attend sur la couverture pour se transformer en marque-page ! Pour ma part (car il existe différentes couvertures), Poubeu le poulpe ornait ma couverture.

Une fois la première page tournée, nous rencontrons donc nos héros. Ne citons que Grente la pieuvre grenouille et Bigood la guest-star pour donner le ton ! La présentation des protagonistes faite, Sébastien Naert et Thierry Moral nous font alors découvrir le lieu sous la forme d’un dessin légendé : un aquarium de deux-cent-quarante-douze-mille litres, une télévision qui marche tout le temps, des documentaires animaliers.

L’histoire est plutôt drôle. La bande de céphalopodes “déglingués” se chamaille pour savoir comment quitter leur aquarium :

« _Excusez moi, mais j’avais compris que nous partions en OISEAU pour rejoindre les alpages ! Ce n’est pas cela ?

_Ah non, on avait dit en BATEAU !

_Je croyais qu’on était tous d’accord !

_Tous…tous…tous…C’est vite dit…

_Ça suffit ! Il faut trancher !

_Voie des airs ? Non.

_Voie des mers ? Non.

_Croyez moi chers amis, la voie des terres est la plus sûre.

_Justement, ma cousine Crapsi, m’a splatché la semaine dernière une carte routière.

_Ta cousine Crapsi, est bien gentille ! Elle est autant à l’aise sur terre que dans l’eau. Mais moi, comme toutes les méduses, j’ai le mal de terre !

_Croyez-en mon expérience. Je vous rappelle que je suis de loin votre aîné. Il faut savoir écouter la voix de la sagesse. Et comme diraient les plus jeunes d’entre nous “Pas de lézards, bande de têtards !”

_Enfin, moi je n’utilise pas ce genre de langage. Je préfère de loin ce bon vieux dicton : “Tous les chemins mènent partout”

Outre le comique de ce “débat”, le tic de Grente la pieuvre grenouille, qui ne peut s’empêcher de placer un proverbe revisité toutes les deux phrases, prête également à rire. Ainsi, « on n’a pas élevé les planctons ensemble. »

La solution pour s’enfuir n’est toujours pas trouvée lorsqu’arrive Bigood la guest-star, qui perturbe encore plus les habitants de l’aquarium ! Le langage devient encore plus déjanté entre jeux de mots à gogo et expressions en anglais qui pullulent…Tout est réuni pour séduire les jeunes lecteurs !

Personnellement, j’ai été plus sensible aux dessins qu’au texte. Le voyage que nos céphalopodes ne parviennent à faire, le lecteur le fait grâce aux magnifiques illustrations de Sébastien Naert. On ne peut qu’être séduit par ce riche bestiaire tantôt réaliste, tantôt imaginaire.

Cet article est visible sur le site des agents littéraires.

Partager cet article
Repost0
29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 12:22

Je vous avais présenté il y a peu un ouvrage coup de coeur avec Les Histoires du Lièvre et de la Tortue racontées dans le monde. Ayant beaucoup apprécié cet album, j'ai décidé de plonger cette fois-ci dans la lecture des Histoires des sept corbeaux racontées dans le monde.

Depuis des siècles, les mêmes contes sont racontés dans des régions très éloignées les unes des autres. Parmi la masse énorme de récits collectés par les ethonologues, les chercheurs ont en effet remarqué que certains présentaient de fortes similitudes et pouvaient être comparés. Au-delà des différences liées aux lieux, aux personnages et aux événements, on observe un même schéma narratif principal ainsi qu'une même fonction narrative.
Dans cet album très joliment illustré par Marie Caudry, Fabienne Morel et Gilles Bizouerne nous content, outre le texte original des frères Grimm, six versions des septs corbeaux. On voyage alors tour à tour en Vendée, en Norvège, en Italie, au Canada, au Maroc, en Géorgie et en Allemagne... Il est également à noter que ces différents récits sont suivis d'une postface de Nicole Belmont qui nous éclaire sur les symboles de ce conte dont le titre international est "La petite fille qui cherche ses frères".

Partager cet article
Repost0
19 novembre 2011 6 19 /11 /novembre /2011 19:22

 Violée à quinze ans, Cathy décide que plus jamais on ne lui volera son corps : déterminée, elle se tourne vers la prostitution, pour faire payer cher ce qu’on lui a pris de force. Dans les années 80, c’est Paris, Pigalle, la rue, le fric, l’alcool, la cocaïne… Tout s’entrecroise à l’excès jusqu’à la consumer. Mais Cathy se relève toujours. Après le sport à outrance, elle adopte une nouvelle forme de prostitution : la domination. 

Maîtresse Cathy, l’insoumise, un titre curieux, intriguant et pour le moins trompeur… Avec un tel titre, on serait en droit de s’attendre à lire un roman érotique. Mais, arrêtons-nous là, ce n’est pas du tout ce qu’a voulu faire Axel Léotard. Il ignorait d’ailleurs lui-même au départ qu’il allait écrire un livre.Axel Léotard est photographe, il travaille depuis des années sur la performance physique, les transformations corporelles, la réappropriation du corps. C’est en cela que rencontrer Cathy, maîtresse d’un des « donjons » les plus extraordinaires de Paris et body-buildeuse aux nombreux tatouages, l’intéressait.
Dès leur première rencontre, Cathy propose à Axel de photographier son travail en « séance », comprenons en séance sadomasochiste. D’une séance photo à l’autre, des liens se nouent au fur et à mesure que les langues se délient. Surgissent alors de ces entretiens des pans de vie si stupéfiants qu’Axel décide d’en faire un livre : la biographie de Cathy.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, on ne trouve dans ce livre aucune photographie stricto sensu. Mais l’écriture d’Axel Léotard se veut photographie : lors de chaque séance qu’il rapporte, il ne se livre à aucun jugement. Il décrit, peint, photographie les scènes avec des mots. Libre au lecteur de penser ce qu’il veut face à ces scènes parfois difficiles à lire :

« Une à une elle délivre les aiguilles de leur enveloppe stérile. Il regarde. Elle passe un tampon d’alcool sur ses pectoraux, prend une aiguille et transperce le téton. L’œil s’affole, bruit de chaînes, il gémit. Une autre et une autre et une autre encore, corolle autour du téton. Ses muscles bandent, le sexe, lui, a perdu sa fierté. Il crie, enfin.

Elle lui dit qu’il reste l’autre côté à faire. Le regard de l’homme s’emballe. Elle jauge la capacité à supporter la douleur et transperce le sein. Il hurle.

Tétons pareils à des fleurs carnivores. Elle lui caresse la joue et plante les deux dernières aiguilles au centre des fleurs. Il hurle à nouveau. Elle le laisse reprendre son souffle, retire les aiguilles. Filets de sang coulant lentement le long d’un corps.

Le regard se calme, l’homme se regarde, regarde les chemins tracés par son sang.

Il remercie la maîtresse. »

A la suite de chacune de ces séances photo, l’on trouve des entretiens dans lesquels Cathy explique ses choix de vie. Mais là encore, Axel Léotard s’abstient de tout jugement. Que ce soit dans le sadomasochisme ou dans la pratique excessive du sport, Cathy ne cesse de rappeler son besoin de souffrir pour se sentir vivante.

Ecrire sur le sujet n’était pas un exercice facile. Il fallait éviter tout à la fois l’apologie de la prostitution et le pathos larmoyant. Axel Léotard semble avoir trouvé un juste équilibre et nous livre un document exceptionnel sur la prostitution et l’univers secret de la domination. Même si le milieu du sadomasochisme ne m’attire pas du tout, j’ai beaucoup aimé lire l’histoire vraie et poignante de cette fille violée qui fait tout pour retrouver une forme de liberté. Il s’agissait véritablement de plonger dans sa vie pour la comprendre.



 

Partager cet article
Repost0
16 novembre 2011 3 16 /11 /novembre /2011 16:58

Momo des coquelicotsCe roman constitue la suite de Momo, petit prince des Bleuets.

Momo a grandi, il est maintenant en sixième et rêve toujours de devenir écrivain, à tel point qu'il a décidé d'apprendre par coeur tous les mots du dictionnaire. Il faut dire qu'il est motivé...Il a fait le calcul : il y a environ soixante-dix mille mots dans la langue française. Sachant qu'un élève de sixième connaît environ six mille mots, il en reste soixante-quatre mille à apprendre... 

" Si je veux devenir écrivain à dix-huit ans, il me reste sept ans pour apprendre 64 000 mots, ce qui fait 9142,85 mots par an, divisé par 12, cela fait 761,90 par mois, divisé par 30, cela fait entre 25 et 26 mots par jour, en tenant compte des mois de trente et trente et un jours, et des années bissextiles."

Prenant toujours les grands auteurs comme modèles, il s'inspire ici essentiellement d'Anne Frank pour écrire son journal intime, dans lequel il écrit des lettres à M. Edouard et à Emilie, sa nouvelle amie, qui partage les mêmes passions que lui : écrire et lire.

A la maison, en revanche, tout n'est pas rose : son père est atteint d'un cancer, son frère Ahmed devient de plus autoritaire -- allons jusqu'à dire intégriste -- et son immeuble va être détruit... Malheureusement pour lui, il ne peut plus compter sur l'aide de son vieil ami, M. Edouard. Alors, quand ça ne va pas, Momo se réfugie dans son île déserte qu'il s'est imaginée avec des bleuets multicolores.  

L’écriture  de Yaël Hassan, vivante et fraîche, nous fait replonger immédiatement dans les réflexions du narrateur Momo, un peu naïf, très curieux et doté d’un altruisme et d'une générosité qui lui font soulever des montagnes. L’exercice du deuxième tome n’était pas évident, mais il est plutôt bien réussi !

Partager cet article
Repost0
14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 17:13

Quand on dit Le Lièvre et la Tortue, on pense Jean de La Fontaine. Mais c'est là bien trop réducteur! L'on sait bien que ce célèbre fabuliste du XVIIème siècle s'est largement inspiré d'Esope et de Phèdre, auteurs grec et latin de l'Antiquité, et que la plupart de ses fables ne sont que réécritures (sans insinuation péjorative).

Depuis des siècles, les mêmes histoires sont racontées dans des régions très éloignées les unes des autres. Si les personnages et les lieux varient, le sens profond du conte est le même.

C'est ainsi que Fabienne Morel et Gilles Bizouerne, après avoir rapporté la plus vieille version écrite, celle d'Esope, ont décidé de conter différentes versions du Lièvre et la Tortue. Se succèdent alors une version bretonne, une version tibetaine, une version mexicaine, une version roumaine et une version indienne, toutes illustrées par Vanessa Hié.

Dans chacun de ces récits populaires, deux animaux de force très inégale décident de s'affronter à la course. Celui qui a priori n'a aucune chance de l'emporter recourt à la ruse... et de fait gagne!

Certaines ruses prêtent plus à rire que d'autres. Ainsi en va-t-il de celle mise en place par l'escargot dans la version bretonne qui, pour duper le renard, place son frère qui lui ressemble sur la ligne d'arrivée et gagne la course à force de faire courir le renard!
Ce livre est pour moi un véritable coup de coeur! J'ai d'abord été charmée par la couverture et par les illustrations en le feuilletant lors du Salon du Livre de Chaumont. Les contes sont tous aussi savoureux les uns que les autres. Je compte bien poursuivre ces "tours du monde d'un conte" avec Fabienne Morel et Gilles Bouzerne!

Partager cet article
Repost0
12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 18:44

Je connaissais déjà Dino Buzzati, un des écrivains les plus importants de sa génération, pour ses nouvelles. J'ignorais en revanche qu'il avait écrit des textes pour la jeunesse. Tombée par hasard sur Le Chien qui a vu Dieu, j'ai donc décidé de le lire et ce pour mon plus grand plaisir. Il fait en effet partie de ces livres qui peuvent être lus à tout âge.

Le vieux Spirito -- l'on peut réfléchir au nom ô combien significatif  --, riche boulanger de Tis, vient de mourir. Mais il n'est pas prêt de se faire oublier! Ce dernier a en effet bien préparé son testament : son neveu est son unique héritier. Mais pour que Defendente Sapori puisse jouir de sa fortune, il devra chaque matin et ce pendant cinq ans distribuer cinquante kilos de pain aux pauvres. Obnubilé par l'argent, Defendente se plie à cette condition mais non sans jurer : il ne donne pas le pain par charité chrétienne. Il s'est d'ailleurs empressé de mettre au point un système qui lui permet de récupérer des pains tandis qu'il en distribue d'autres. C'est toujours cela de gagner...!

Cependant, voilà qu'un jour, un chien se mêle aux loqueteux et vient dérober un pain. Le larçin se reproduit les jours suivants et  les jurons de Defendente redoublent. S'ensuit une traque sans répit du chien qui conduit le nouveau boulanger vers un ermite s'étant réfugié sur une colline voisine. Defendente oublie alors toute fureur et se sent obligé de respecter ce saint homme et son chien... Car ce chien qui a côtoyé l'ermite est devenu l'incarnation de la puissance divine, du jugement dernier. Les villageois en sont sûrs : ce chien a vu Dieu! Ils ont eux-mêmes vus de loin la lumière divine sur  la colline...
Dino Buzzati dépeint à merveille l'hypocrisie de ce village qui s'est acheté une conduite par crainte d'un chien.

Partager cet article
Repost0
11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 16:21

A la suite d'un accident de voiture, Martin Harris est plongé dans le coma. A sa sortie d'hôpital, il rentre chez lui. Mais voici que lorsqu'il frappe chez lui, sa femme, Liz, ne le reconnaît pas et bien pire encore, un autre homme a volé son identité :

"J'ai tout perdu, sauf la mémoire. Il m'a volé ma femme, mon travail et mon nom. Je suis le seul à savoir qu'il n'est pas moi : j'en suis la preuve vivante. Mais pour combien de temps?"

Il décide alors de faire appel aux services d'un détective privé. Mais les recherches de celui-ci se révèlent être infructueuses : il n'y a pas de Martin Harris habitant aux Etats-Unis et exerçant la profession de botaniste.

Le narrateur, désemparé, ne comprend ce qui lui arrive. Plus troublantes encore les recommandations énigmatiques de Liz qu'il revoit dans la rue :

"_Fais-toi oublier, jusqu'à samedi, et tout rentrera dans l'ordre.

_Pourquoi samedi?

_Je t'expliquerai tout après, mais cache-toi jusque-là, ne parle à personne, n'essaie pas de prouver qui tu es... Promis?

_C'est quoi, le but? M'empêcher de bosser à l'INRA contre les OGM?

Un trésaillement qu'elle réprime, une hésitation dans l'oeil, à nouveau. Comme une incrédulité. Je risque :

_Enfin, c'est dément! Il y a des moyens plus simples de me faire taire, non? Ou alors c'est autre chose. Si ce n'est pas Monsanto, c'est qui?

Elle serre mon bras, laisse retomber ses mains.

_On s'en sortira, Martin, je te le jure.¨Mais planque-toi. Je t'aime."

Le narrateur éloigne alors de plus en plus l'idée qu'il souffre d'une altération de la personnalité à la suite de son coma. La question est désormais de savoir qui a voulu effacer son existence...

Ce polar "scientifico-métaphysique" au rythme haletant, pour reprendre l'expression de Nita Rousseau dans Le Nouvel Observateur, se lit d'un trait. Le lecteur est tenu en haleine jusqu'à la fin.

Hors de moi a été adapté au cinéma début 2011, avec Diane Kruger dans le rôle de Liz Harris.

Pour visualiser la bande-annonce, cliquez sur le lien suivant :

http://www.dailymotion.com/video/xgh9t7_sans-identite-bande-annonce-vf-hd-unknown_shortfilms

Partager cet article
Repost0
8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 14:24

Le titre parle de lui-même : dans La Bête et la Belle, Thierry Jonquet s'amuse avec les figures du conte et les assombrit.

"Il était une fois, dans une forêt profonde, un palais merveilleux où vivait une Bête, amoureuse d'une Belle. Et ce palais, le plus merveilleux qu'on puisse imaginer...

                                          H-A-L-T-E!!!

...ça ne s'est pas ex-ac-te-ment passé comme dans l'histoire.

Pas du tout, même!

Il y a bien :

_1) une Bête.

_2) un Palais.

_3) une Belle...

Mais des trains sillonnent la forêt, arasent les collines, éventrent les sous-bois. La Belle minaude, la Bête ricane. Le Palais? Ah, n'en parlons pas!
Tout était là pour réussir un joli conte. Seulement voilà : on s'est emmêlé les pieds en rajoutant un petit page, une sorcière et un boucher! Quand ce n'est pas la grève, la Fée Electricité illumine le Palais. La Belle cotise à la Sécu, et la Bête ferait bien de s'inscrire à la SPA.

Tout fout le camp."
Ainsi commence cet anti-conte. Adieu donc l'idéalisme et le happy-end. Thierry Jonquet a lui plutôt le goût pour ce qui ne marche pas dans le réel. Mais l'auteur ne joue pas seulement avec le genre du conte : il pervertit également les codes du roman policier classique. Dès la première page, les meurtres ont été commis, le coupable est connu et gardé par des policiers dans sa chambre d'hôpital... Que reste-t-il alors à raconter ? La seule chose que le lecteur ignore encore au début du roman est de savoir de quoi il s'est rendu coupable.

Gabelou, le commissaire chargé de l'enquête, veut comprendre ce qui a poussé ce professeur sans problème apparent à commettre plusieurs crimes...
La Bête et la Belle est un roman original de par sa narration à trois voix. On peut en effet suivre les pensées de Gabelou, celles de Léon, principal témoin et vieil ami de l’assassin ; et les bandes enregistrées par l’assassin pendant les semaines qui ont précédé le début de l’enquête.

J’ai beaucoup aimé ce livre que l’on pourrait qualifier d’ « anti-conte à chute ». La fin de l’histoire est en effet très surprenante. Je me suis fait moi-même piégée… On a alors envie de reprendre l’histoire depuis le début pour chercher des indices et éviter ce qui a pu nous induire en erreur.

 

 

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2011 6 29 /10 /octobre /2011 18:49

"C'est l'histoire d'un petit prince, c'est l'histoire de terribles dangers, c'est l'histoire de monstres et de démons, et c'est mon histoire, à moi aussi." Ainsi Angèle débute-t-elle son récit; et ce soir-là, contrairement à d'habitude, ce n'est pas un conte merveilleux avec une fin heureuse qu'elle va raconter à ses petits-enfants...
Un des personnages principaux est pourtant bien un prince, mais ce prince n'est autre que le jeune Louis XVII, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette, emprisonné au Temple alors qu'il n'a que huit ans. D'abord adorés et acclamés par le peuple, le roi et la reine, pour des raisons nombreuses et compliquées, sont très vite devenus impopulaires et la situation n'a cessé d'empirer pour eux mais également pour leur jeune enfant. Alors qu'ils sont assignés à résidence au Temple, Louis XVII n'a pas une enfance des plus heureuses. Dans son malheur, on lui accorde toutefois la visite d'Angèle, petite fille de huit ans d'un gendarme qui surveille la famille royale et d'une lingère qui s'occupe des draps deu roi et de la reine. Angèle va alors devenir la seule amie du dauphin, sa camarade de jeu et sa confidente.

Le 21 janvier 1793, Louis XVI est guillotiné. Peu de temps après, Louis XVII est séparé de sa mère par Hébert, le rédacteur du Père Duchêne, journal le plus vil et le plus populaire de la Révolution. Ce dernier veut alors l'élever comme un petit sans-culotte : on lui apprend les chants révolutionnaires les plus grossiers, on le coiffe du bonnet phrygien, on le fait blasphémer, on le monte contre ses parents... Bref, on a réussi en peu de temps à le faire changer totalement de personnalité!

Peu passionnée par l'Histoire des rois de France, ce roman de litérature jeunesse a été pour moi un véritable coup de coeur. Les mystères qui planent autour de Louis XVII sont prenants!

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de books-in
  • : Bonjour à tous et bienvenue sur mon blog où je vous fais part de mes dernières lectures. J'espère vous donner envie de découvrir certains livres... Bonne visite à tous!
  • Contact

Recherche

Catégories