Qui a dit qu'une paire de Prada ne pouvait pas changer votre vie? C'est pourtant ce qui arrive à Callie. Chaussée de ses fabuleux escarpins, elle se tord la cheville. Se cogne la tête. Et se réveille devant un magnifique château ... en 1815. Il ne manquerait plus qu'un duc. Eh bien, le voilà. Vêtu comme un personnage de Jane Austen, arrogant, insupportable, exquis. Un garçon à qui on enverrait bien une Prada à la figure!
Si ce roman s'adresse à un public d'adolescents, on n'en prend pas moins plaisir à le lire. Ce premier livre de mandy Hubbard a d'ailleurs rapidement rencontré le succès. Callie, jeune lycéenne américaine, est en voyage scolaire en Angleterre. "C'est une vérité universellement reconnue : une adolescente américaine effectuant un voyage scolaire en Angleterre est supposée s'amuser comme une folle." Mais, voilà, Callie s'ennuie dans sa chambre d'hôtel, tandis que les autres "s'éclatent" : elle se sent rejetée des par les autres filles de son âge. Alors qu'elle est seule à une table du restaurant de l'hôtel, elle entend Mindy, Angela et Summer parler d'une soirée à laquelle elle aimerait également participer. Pour obtenir une invitation de ces midinettes, il faut être comme elles : être au top de la mode. Pour attirer leur attention, Callie décide alors de s'acheter des escarpins Prada. Mais, n'ayant pas l'habitude de marcher avec huit centimètres de talon, elle se tord la cheville et lorsqu'elle se réveille, elle est en pleine campagne londonienne en 1815.
Impossible alors pour le lecteur comme pour la jeune fille de savoir si son voyage dans le temps est un rêve ou une réalité. Même lorsque Callie rejoint le XXI ème siècle, qu'elle se réveille à l'endroit même où elle s'est évanouie, au milieu de la circulation, certains signent attestent de la réalité des événements qu'elle aurait vécus. Prada et Préjugés est de fait un roman fantastique très original qui se lit d'un seul trait.
Outre l'hésitation entre le rêve et la réalité, la saveur de ce roman vient également de la confrontation des XIX et XXIèmes siècles offrant parfois des passages comiques. Ainsi, lorsque la jeune fille apprend à danser le quadrille et qu'on lui demande de montrer une danse d'Amérique. Elle se lance alors dans une chorégraphie de Mickaël Jackson qui n'est pas sans amuser et surprendre les Anglais.
Le décalage des niveaux de langue prête également à sourire entre un langage tès soutenu du XIX ème et un langage plus remâché de nos jours.
Derrière son côté plaisant, ce livre propose également une rélfexion sur la société. En effet, combien de fois Callie invite-t-elle ses hôtes enfermés dans les préjugés de l'époque à réfléchir sur la hiérarchie sociale et sur l'égalité homme/femme? Mais Callie n'est-elle pas également prisonnière d'un autre préjugé, celui de croire que chausser des Prada sont la clé de son intégration dans la société?
Et s'il fallait metre une note, ce serait 4/5.